Un spectacle de magie pour les universitaires

Une soirée magique au colloque de Cerisy

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C'est dans la mythique et célèbre bibliothèque du Centre International de Cerisy que Gérard Souchet, invité au Colloque et néanmoins magicien spécialement venu de Rennes pour ce colloque international dédié aux arts trompeurs, aura présenté quelques extraits de ses différents spectacles.

Cette séance unique avait pour but, au delà de passer un bon moment avec les universitaires venus du monde entier pour ce premier colloque unique, de proposer aussi un échange sur cet art magique, cet art du merveilleux et du mystère et d'ouvrir des perspectives, le cas échéant sur ce nouvel angle de recherche qu'est l'art magique.

L'audience a ainsi pu assister à un medley magique, un pot-pourri de tours de magie sélectionnés avec soin, pour un tour d'horizon et amener à des pistes de discussion et d'échange après cette d'une trentaine de minutes. Durant cette séquence, le magicien aura présenté un numéro avec des cordes pour rendre hommage à Jacques Delord et Jean Merlin, une numéro avec des boites pour évoquer Lubor Fiedler, un jeu de carte, une enveloppe et un couteau, pour un hommage à Gaëtan Bloom et enfin un tour de magie avec un fil de coton pour un autre hommage à Jacques Delord.

Les questions posées à la fin du spectacle auront prouvé, s'il en est besoin, l'importance et l’appétence pour une connaissance (et une re-connaissance) de l'art magique.

Cette expérience unique saura surement se retrouver sur d'autres sessions d'études et de recherches

Un colloque référence

arts trompeurs
Ce colloque international dédié à la recherche et l'étude est mené sous la direction de Frank Kessler, Jean-Marc Larrue et Giusy Pisano Avec la collaboration de : Caroline Renouard et Stéphane Tralongo.

Il constitue l’une des étapes du projet les Arts trompeurs. Machines. Magie. Médias (Labex Arts-H2H/ ENS Louis-Lumière/CRILCQ). Il bénéficie d’une aide de l’ANR au titre du programme Investissements d’avenir (ANR-10-LABX-80-01) ainsi que des laboratoires et institutions suivants : IRCAV, LISAA, CEISME, HAR, LIRA, GRAFICS, CRialt, UPL Université Paris Lumières, Cinémathèque Méliès, Bibliothèque nationale de France, Cinémathèque française, Musée des Arts Forains, Festival l'Europe autour de l'Europe et bien sûr du Centre Culturel International de Cerisy.
Comité scientifique est composé de Renée Bourassa ; Marie-France Chambat-Houillon ; Réjane Hamus-Vallée ; Erkki Huhtamo, Frank Kessler ; Jean-Marc Larrue ; Sabine Lenk ; Jacques Malthête ; Geneviève Mathon ; Giusy Pisano ; Anne-Marie Quévrain ; Caroline Renouard ; Maxime Scheinfeigel ; Jean-Pierre Sirois-Trahan ; Stéphane Tralongo.

Le propos de cette semaine de recherches et d'échanges

Les magiciens – de Robert-Houdin et Georges Méliès à Harry Houdini et Howard Thurston suivis par Abdul Alafrez, David Copperfield, Jim Steinmeyer, Marco Tempest et bien d’autres – ont questionné les processus de production de l’illusion au rythme des innovations en matière d’optique, d’acoustique, d’électricité et plus récemment d’informatique et de numérique.

Or, toute technologie qui se joue de nos sens, tant qu’elle ne dévoile pas tous ses secrets, tant que les techniques qu’elle recèle ne sont pas maîtrisées, tant qu’elle n’est pas récupérée et formalisée par un média, reste à un stade que l’on peut définir comme un moment magique.

Machines et Magie partagent, en effet, le secret, la métamorphose, le double, la participation, la médiation.
Ce parti pris se fonde sur l’hypothèse avancée par Arthur C. Clarke : « Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie » (1984, p. 36). L’émergence même des médias peut être analysée en termes d’incarnation de la pensée magique, « patron-modèle » (Edgar Morin, 1956) de la forme première de l’entendement individuel (Marcel Mauss, 1950).
De facto, depuis les fantasmagories du XVIIIe siècle jusqu’aux arts numériques les plus actuels, en passant par le théâtre, la lanterne magique, la photographie, le Théâtrophone, le phonographe, la radio, la télévision et le cinéma, l’histoire des machineries spectaculaires croise celle de la magie et les expérimentations de ses praticiens, à l’affût de toute nouveauté permettant de réactualiser les effets magiques par la mécanisation des performances.
C’est par l’étude des techniques d’illusion propres à chaque média, dont les principes récurrents ont été mis au jour par les études intermédiales et l’archéologie des médias, que la rencontre avec l’art magique s’est imposée.

Ce colloque propose d’en analyser leur cycle technologique : le moment magique (croyance et émerveillement), le mode magique (rhétorique), la sécularisation (banalisation de la dimension magique). Ce cycle est analysé dans sa transversalité afin d’en souligner les dimensions intermédiales.

Les communications sont ainsi regroupées en sept sections :
L’art magique Magie et esthétiques de l’étonnement
Magie, télévision et vidéo
Les merveilles de la science
Magie de l’image, l’image et la magie
Magie du son, son et magie
Du tableau vivant au mimétisme numérique

La première met en dialogue historiens et praticiens de la magie et présente un état des archives sur le sujet. Les six sections suivantes font état des corrélations : magie/médias et médias/magie.