Une première journée de communications
Retrouvez ci dessous les thèmes des communications du 1er jour de ce colloque formidable.
Chaque communication était composée de 2 temps : un premier temps de 30 minutes réservé au développement du propos et un second temps dédié aux échanges avec l'auditoire pour une durée de vingt minutes environ (et souvent davantage même au vu des contenus très riches des communications)
Lors de ce colloque "Machines. Magie. Médias" du samedi 20 août au dimanche 28 août 2016 au Centre Culturel International de Cerisy, c'est une multitude de communications qui ont été présentées.
Ce colloque sous la direction de Frank Kessler, Jean-Marc Larrue et Giusy Pisano, avec la collaboration de : Caroline Renouard et Stéphane Tralongo est un moment important pour l'histoire de la magie car c'est une des première fois que l'Art Magique devient un sujet d'étude universitaire aussi complet et transversal.
L'illusionnisme incohérent
par Matthew Solomon (Professeur, University of Michigan)
Dans les années 1880, la vie professionnelle de Georges Méliès prend un tournant décisif.
En peu de
temps, il se décide à vendre sa part d’une entreprise familiale prospère, la manufacture de chaussures
Méliès, puis reprend les activités de la plus prestigieuse scène de magie de Paris, celle du Théâtre
Robert-Houdin.
Cette période coïncide aussi pour lui, comme nous avons pu l’exposer ailleurs, avec
un rapprochement du mouvement artistique des Incohérents. Cette communication cherchera à saisir
ce qui relève de ce mouvement artistique dans les illusions scéniques, les sketchs magiques et les films
à trucs de Méliès, tout en prenant en compte la part d’« incohérence » plus diffusément présente dans
une multitude de productions magiques.
Il s’agira d’identifier les traits distinctifs des illusions de
Méliès par rapport aux illusions que réalisent à la même époque ses concurrents en magie ou en
cinématographie.
Nous articulerons plus précisément les illusions de Méliès avec le « rire moderne »
qu’elles appellent – que ce soit sur le plan visuel ou sur le plan verbal – selon la définition de cette
notion récemment introduite dans les recherches.
Pause
Archives de l'illusion : quels partages possibles ?
modération Leslie Villiaume
Table ronde avec Sébastien Bazou, Jacques Malthête et Didier Morax
Le problème posé par l’enregistrement de l’éphémère se double, dans le cas de l’histoire de la magie,
d’une autre difficulté, celle d’une culture du secret qui complique l’accès aux illusions.
Quel est l’état
des connaissances en matière de construction, de circulation et de conservation des technologies de
l’illusion (machineries, automates) ?
Si l’illusion ne se construit que dans un rapport à un public, par
quels moyens peut-on accéder à une histoire de la réception du spectacle de magie ?
Quels points de
rencontre et quels partages des savoirs peut-on imaginer entre chercheurs, praticiens et
collectionneurs ?
Le merveilleux dans la comédie de magie espagnole
par Lise Jankovic (Docteure, Université Paris 3)
La comédie de magie espagnole, équivalente de la féerie théâtrale française, est un genre dramatique
populaire où tout repose sur le merveilleux.
Au regard de la mention et de l’emploi, dans la comédie
de magie espagnole contemporaine, de machines d’illusion telles que les automates mécanisés, les
têtes parlantes, le mobilier et les costumes truqués, les dioramas et les panoramas, ou encore les
machines à transformation et à duplication, l’on ne peut que constater que la pratique de
l’émerveillement de ce théâtre de l’enchantement hispanique prend, dès la fin du XVIIIe siècle, un
tournant illusionniste.
La communication analysera le recours à ces « merveilles-machines » à l’appui
des archives (manuscrits des pièces, croquis des scénographes, inventaires des théâtres) et étudiera la
nature du transfert de technicité entre spectacle de prestidigitation et spectacle de comédie de magie.
De la prestidigitation au "Magic Big Show" d'Howard Thurston
par Jacques Ayroles (Cinémathèque française) et Giusy Pisano (Professeure, ÉNS Louis- Lumière/IRCAV)
Jacques Ayroles (Cinémathèque française) et Giusy Pisano (Professeure, ÉNS Louis-
Lumière/IRCAV)
Cette communication prend comme point de départ le fonds d’affiches du Musée McCord concernant
le magicien Howard Thurston.
L’objectif est de tenter de faire parler ces archives afin de cerner ce
qu’elles peuvent nous raconter sur la carrière de ce magicien, ses choix stylistiques en continuité avec
l’art magique -notamment celle incarnée par Harry Kellar - et ceux marquant une évolution vers une
certaine modernité.
Thurston a été à l’origine des plus grands shows de l’histoire de l’art magique
entre les années 1919 et les années 1920.
Il a exploité les possibilités artistiques et industrielles que le
théâtre, la musique, le cirque, le cinéma et la radio lui offraient.
Par ces croisements, l’art magique se
transforme et dépasse le modèle de la prestidigitation, considéré à l’époque démodé, pour faire place
au spectacle illusionniste.
Après avoir été le King de la « Rising Card » entre 1900 et 1907, Thurston
devient le Roi du « spectacle mixte », un spectacle qui pourrait être défini « hybride » à l’ère du
numérique.
Table ronde : rencontre avec les praticiens
Modération : Véronique Perruchon
Table ronde avec Paul Houron et Gérard Souchet
Où la magie se situe-t-elle dans le vaste ensemble des dispositifs du passé
(panoramas, dioramas) ?
Comment l’idée de magie circule-t-elle avec fluidité d’une machinerie à une
autre ?
Quelles sont les influences de la magie sur les formes médiatiques actuelles (télévision, cinéma,
numérique) ?